Comment s’assurer que ses étudiants apprennent réellement lorsqu’on ne les voit pas, qu’ils se trouvent dans des fuseaux horaires différents et qu’ils ne sont pas physiquement présents dans les laboratoires où vous auriez pu constater s’ils comprenaient les objectifs de votre cours? Les membres du corps professoral de McGill – et en fait aux quatre coins du monde – se posent ces questions alors qu’ils se préparent au télé-enseignement pendant la première session complète de l’automne prochain.
Chris Buddle, vice-principal exécutif adjoint et professeur en sciences des ressources naturelles, a traduit ces préoccupations de manière succincte dans une vidéo : « How do we make the content exciting but also accessible and simple? » (Comment rendre le contenu passionnant, mais aussi accessible et simple?) Surtout si l’on tient compte du défi que constitue pour les étudiants la qualité variable de l’Internet dans le monde entier.
Afin de proposer une sélection complète d’outils, de méthodes d’enseignement et d’expériences aux étudiants, les professeurs participent chaque semaine à des webinaires et à des événements de collaboration pour s’entraider à concevoir les cours les plus innovants et les plus intéressants possible.
Se contenter de faire des exposés hebdomadaires de trois heures sur Zoom (un site de vidéoconférence qu’utilise McGill) ne convient pas. Les enseignants trouvent des solutions créatives et originales pour susciter l’intérêt des étudiants et leur faire vivre la même expérience d’apprentissage de haute qualité que s’ils étaient physiquement en classe ensemble.
Voici comment trois enseignants du campus Macdonald adaptent leurs cours pour enrichir l’expérience des étudiants :
Maureen Rose – Food Fundamentals (NUTR 214)
Maureen Rose, chargée de cours principale, donne le cours Aliments, principes fondamentaux (Food Fundamentals [NUTR 214]), qui comprend généralement quatre heures de laboratoire et trois heures de cours magistral par semaine. Elle adaptera notamment son laboratoire par des expérimentations alimentaires à domicile : par exemple, la fabrication du pain, la fabrication du beurre, le travail avec des stabilisateurs, des émulsions et de la mousse, les méthodes de conservation telles que le marinage et le séchage, et la préparation des aliments par diverses méthodes. « Dans tous les cas, l’évaluation sensorielle fera partie de l’expérience. Dans chaque catégorie d’aliments, les étudiants auront le choix de ce qu’ils préparent, afin de tenir compte de la diversité des aliments et des équipements de cuisine disponibles. L’accent portera sur nombre d’aliments culturels dans toutes les catégories. Chaque fois, les étudiants soumettront une vidéo ou des photos et un résumé d’évaluation sensorielle », explique-t-elle.
La Pre Rose a également décrit d’autres changements apportés au cours, notamment la tenue d’un sondage avant le début du cours afin de faire un peu la connaissance des étudiants et de voir les installations et les équipements dont ils disposent. La recherche sur le marché sera une autre activité. « Les étudiants enquêteront sur les produits dans leur magasin, marché ou restaurant local et feront des présentations à leurs groupes (dans les salles de discussion sur Zoom) sur l’origine de l’aliment, son utilisation, sa valeur nutritive, etc. »
Grant Clark – Génie écologique (BREE 518)
Le professeur agrégé Grant Clark a l’habitude d’apprendre aux étudiants à travailler efficacement au sein de groupes de collègues qui se trouvent à distance au moyen d’outils en ligne. Depuis cinq ans, lui et le Pr Tom Franti de l’Université du Nebraska à Lincoln collaborent à un cours commun unique, où les étudiants sont répartis en équipes avec des camarades de classe de différents niveaux et formations scolaires des deux universités.
Les groupes doivent « concevoir un système pour un lieu géographique précis et utiliser des organismes vivants afin de fournir des services… Le site du projet, le processus de développement et les spécifications du système sont tous documentés à l’aide d’une plateforme en ligne appelée Miro™. Il s’agit d’un tableau d’affichage virtuel sur lequel les étudiants peuvent afficher des images, des textes, des documents et des vidéos et qui propose divers outils pour organiser des activités et communiquer entre les membres de l’équipe », explique le Pr Clark.
« Tom et moi guidons les groupes dans des activités de synergie de groupe, de conception et de documentation. Les étudiants trouvent souvent difficiles la coordination avec leurs partenaires éloignés et la collaboration efficace sur Miro. Mais Tom et moi croyons fermement que les compétences qu’ils acquièrent sont de plus en plus importantes dans un monde où les collègues sont souvent éloignés les uns des autres et où le lieu de travail virtuel devient la norme », affirme-t-il.
Gauche : Exemple d’un tableau de prévisualisation d’un projet de design intitulé « Montreal Urban Fishing Pond » créé dans Miro pour BREE 518 – Ecological Engineering. Chaque icône peut être examinée de près pour visualiser le texte, les données, les photos et les autres éléments de la plateforme. (Fourni par Grant Clark)
Droite : Une vue rapprochée de l’une des icônes de poisson du tableau de prévisualisation du projet décrit les caractérisations écologiques de « Montreal Urban Fishing Pond » dans Miro. (Fourni par Grant Clark)
Alice Cherestes – General Chemistry 1 (AECH 110)
Miro n’est qu’une des ressources dont se servent les chargés d’enseignement pour ajouter de la valeur et de l’interactivité aux cours offerts à distance. Alice Cherestes, chargée de cours principale en génie des bioressources, décrit une application qu’elle utilisera pour l’enseignement à distance en Chimie générale 1 (AECH 110) et l’hiver prochain sur le campus en Chimie générale 2 (AECH 111).
« Labflow est une plateforme qui permet à la fois des laboratoires virtuels et des laboratoires en personne, et c’est l’une des raisons pour lesquelles je l’ai choisie… Au plan technique, les étudiants suivront les mêmes procédures que lorsqu’ils étaient sur le campus. »
« Ils visionneront des vidéos de différentes techniques. Nous leur proposerons des jeux-questionnaires pour qu’ils comprennent les mesures de sécurité appliquées en laboratoire et le type de techniques que nous utiliserons pendant l’expérience; puis lorsqu’il s’agira de réaliser l’expérience, ils devront interagir avec une simulation », ajoute-t-elle.
Exemples de captures d’écran de l’application Labflow que les étudiants utiliseront dans le cours AECH 110 – General Chemistry 1 pour la formation à distance et dans le cours AECH 111 – General Chemistry 2 à leur retour sur le campus. (Image de Labflow – Catalyst Education : www.catalystedu.com/labflow)
Occasions de participer
Si la pandémie de la COVID-19 a amené les établissements d’enseignement à repenser leur mode de fonctionnement, elle a donné à McGill l’occasion de faire participer les étudiants en utilisant différentes plateformes. Ils pourront ainsi améliorer leurs compétences technologiques – de plus en plus exigées en milieu de travail – en utilisant l’environnement dans lequel ils vivent pour des activités d’apprentissage, qu’il s’agisse d’observer la biodiversité des environnements physiques ou d’analyser les aliments dans leur épicerie ou leur marché local.