Message de la doyenne

Anja GeitmannChers amis et amies,

Le printemps est arrivé! L’hiver a été long pour tous et toutes, mais le soleil et le temps plus chaud nous insufflent la vigueur et l’optimisme indispensables pour les jours et les mois à venir.

Toujours tributaire des conditions liées à la COVID-19, l’enseignement ce semestre a surtout été offert en ligne. Seuls quelques cours pratiques comportaient des éléments obligatoires en personne, sous la forme de laboratoires sur le campus et d’expériences pratiques (telles que des visites de notre ferme). L’amélioration temporaire de la situation de la COVID-19 à Montréal en février nous a permis de proposer des options supplémentaires en personne pour d’autres cours. Les étudiants qui se trouvaient à Montréal ont ainsi pu interagir en personne avec leurs pairs et leurs formateurs. Pour certains étudiants de première année, il s’agissait peut-être de la rencontre initiale avec leurs camarades au campus Macdonald.

Cette année, nous avons tous appris à nous adapter à de nouveaux forums de discussion et à de nouvelles formes de communication avec nos étudiants très persévérants et motivés malgré l’adversité. Nous devrions être très fiers d’avoir surmonté tant de défis et de difficultés et d’avoir réussi à reprendre le dessus.

Heureusement, même si beaucoup de choses sont différentes, la loyauté de nos diplômés reste immuable! Le 10 mars, toute la communauté mcgilloise a fait cause commune pour McGill24 — notre journée annuelle de dons. Mille mercis aux bienfaiteurs et bienfaitrices de Macdonald — nous avons recueilli ce jour-là 140 000 $ au profit d’initiatives à la Faculté. Bravo, Mac!

Le 31 mars, l’Université McGill a inauguré son bicentenaire par deux événements très spéciaux. Je suis ravie de souligner que la Faculté a contribué à la réussite de cette journée en tenant la première conférence, Comment renforcer l’autonomie et la sécurité alimentaires, de la série de conférences marquant le bicentenaire sur des enjeux mondiaux. Tenue de façon virtuelle, la conférence est accessible à tous. Elle traitait des politiques publiques au Québec et au Canada, ainsi que du rôle de l’éducation supérieure pour accroître la production alimentaire locale et garantir un approvisionnement alimentaire sain et sûr. À la suite de la conférence, Laurent Duvernay-Tardif, M.D. 2018, et Heleena De Oliveira, B.A. 2021, ont animé une fête virtuelle rythmée par de la musique, des défis 200 secondes, des anecdotes et plus encore. Si vous avez raté ces événements, vous pouvez y accéder sur le site du bicentenaire de McGill.

Bien que je ne puisse prédire l’automne, je sais que, quoi qu’il arrive, Macdonald continuera à aller de l’avant en tant que communauté et restera engagée à soutenir ses étudiants et ses professeurs en leur fournissant les outils nécessaires à leur réussite. J’espère que vous profitez tous de ce beau printemps et j’ai hâte de renouer avec vous bientôt.

Annonce du programme virtuel de formation par observation de McGill!

Malgré les défis que pose la pandémie de COVID-19, McGill demeure engagée à favoriser un environnement afin d’outiller les étudiants pour l’avenir. Pour réaliser cet objectif, nous avons besoin du soutien de diplômés comme vous afin de garantir que nos étudiants acquièrent des connaissances concrètes et pratiques, quelles que soient les limites liées à la pandémie.

La solution la plus efficace pour assurer ce soutien est le programme virtuel de formation par observation de McGill. Celui-ci permet aux étudiants de s’informer sur l’environnement de travail de leurs hôtes et sur les activités quotidiennes au sein de leur secteur. Au fil de discussions, les étudiants seront exposés aux réalités d’un lieu de travail, élargiront leurs réseaux et acquerront des connaissances utiles qui pourront les aider à lancer et à faire progresser leur carrière après l’obtention de leur diplôme.

Tout au long du mois de mars 2021, des hôtes diplômés prendront part à des discussions ouvertes avec de petits groupes d’étudiants lors d’une table ronde virtuelle d’une heure. Au cours des discussions, des diplômés présenteront succinctement un aperçu de leur rôle, de leur entreprise et de leur secteur d’activité; par la suite, les étudiants pourront poser des questions relatives à leur carrière.

Êtes-vous prêt à vous engager aujourd’hui et à contribuer à façonner l’avenir d’étudiants de McGill? Il suffit de vous inscrire en ligne pour devenir un hôte de formation par observation maintenant!

On peut s’inscrire ici

De Macdonald à Moderna

Hamilton BennettHamilton Bennett a joué un rôle déterminant dans la mise au point d’un vaccin contre la COVID-19 qui a fait la une de l’actualité dans le monde entier. À ses yeux, ses jours comme étudiante au campus Macdonald l’ont aidée à se préparer à l’année la plus mémorable de sa vie.

Le nom Hamilton Bennett ne vous dit peut-être rien, mais vous connaissez certainement le projet auquel elle a consacré de longues heures depuis un an. À titre de directrice principale, accès aux vaccins et partenariats chez Moderna, Bennett, B. Sc. (Sc. A.) 2007, a veillé au bon déroulement de la mise au point du vaccin de l’entreprise contre la COVID-19. Moderna s’est engagée à produire au moins 600 millions de doses du vaccin pour une distribution mondiale avant la fin de cette année.

L’année 2020 a été sans précédent pour Bennett, alors que Moderna et d’autres firmes de biotechnologie travaillaient frénétiquement à développer et à tester des vaccins contre la COVID à un rythme d’urgence jamais vu. Demandez-lui de préciser un moment marquant et elle mentionne aussitôt une réunion virtuelle tenue en novembre dernier. Y prenaient part des représentants de Moderna et les membres d’un comité indépendant de surveillance des données et de la sécurité (CSDC) qui ont passé au crible les résultats des essais cliniques de la troisième phase du vaccin contre la COVID de Moderna.

« Pour Moderna et nos collaborateurs, les données étaient à double insu – c’est-à-dire que nous ne savions pas qui recevait le vaccin et qui recevait un placebo », explique-t-elle. « En revanche, le CSDC consulte nos données après la levée de l’insu. Il a examiné nos données à huis clos et nous a ensuite livré les résultats. Après avoir consacré 11 mois à ces travaux, le fait d’entendre le CSDC dire “nous sommes heureux de vous informer que votre produit a un taux d’efficacité supérieur à 94 pour cent” a été un très grand moment pour nous tous. Je me suis mise à pleurer. J’ai dû désactiver la caméra de mon ordinateur à plusieurs reprises. Car c’était l’aboutissement de tout notre travail : avons-nous mis au point un vaccin qui aiderait les gens? »

Native du Kentucky, Bennett a déménagé au New Hampshire durant son adolescence. « Je me dirigeais lentement vers l’Université McGill », dit-elle à la blague. Elle nous a récemment parlé de ses expériences au campus Macdonald et à McGill. On peut dire sans se tromper que l’Université l’a marquée de façon durable… à preuve son tout premier tatouage représente une martlet.

Quels sont les atouts des programmes des sciences de l’alimentation et de l’agrochimie qui vous ont incité à étudier à McGill?

Oh là là! (rires) Vous n’aimerez peut-être pas ma réponse! C’est un pur effet du hasard dans les formalités d’inscription.

En tant qu’étudiante de l’étranger qui se dirigeait en sciences, je devais terminer des cours d’année préparatoire (U0) pendant ma première année pour être au même niveau que tous les étudiants du Québec. Quand j’ai reçu ma lettre d’acceptation de McGill, j’ai constaté qu’elle venait du campus Macdonald et du Département des sciences de l’alimentation et de l’agrochimie. J’ai téléphoné pour dire : « Qu’est-ce que ça signifie? Je n’ai pas soumis de demande à ce programme. » J’avais choisi biochimie, anatomie, physiologie – tout ce qui me permettait de me préparer à la médecine.

La personne à qui j’ai parlé m’a dit : « Eh bien, vos cours types sont tous les mêmes pour cette première année. Vous devez suivre les huit mêmes cours, quelle que soit la Faculté. Alors, pourquoi ne pas venir à Macdonald et après cette première année, vous pourrez transférer si vous le souhaitez. »

Durant cette première année, j’ai eu un professeur extraordinaire en sciences de l’alimentation, Ashraf Ismail. Il m’a prise sous son aile et m’a donné un emploi dans son laboratoire. « Je pense que vous voudrez probablement rester ici à la fin de votre première année », avait-il prédit. Il avait vu juste.

Macdonald était un endroit où vous pouviez avoir des relations individuelles avec vos professeurs. La communauté est petite et incroyablement diversifiée.

Quand on est jeune et qu’on est à l’université, on est très idéaliste. On souhaite sauver le monde. Je n’ai jamais vraiment perdu cet idéal, car j’étais toujours en présence de gens qui étaient si engagés. Beaucoup d’étudiants en nutrition et en diététique s’intéressaient vivement aux questions de santé et d’équité concernant les Autochtones. Les personnes en sciences végétales et en agriculture étaient très soucieuses de l’environnement. C’était très facile d’être inspiré par les personnes avec lesquelles vous passiez vos journées.

J’ai fini par obtenir un diplôme en sciences de l’alimentation, alors que je n’y connaissais rien au départ. Je referais exactement les mêmes choix.

Aviez-vous des activités extrascolaires à Macdonald?

Je consacrais une grande partie de mon temps en dehors des cours à l’association étudiante. Je siégeais au conseil étudiant à Macdonald, puis j’ai siégé au conseil des gouverneurs de McGill en tant que représentante des étudiants du campus Macdonald.

Dick Pound en était le président à l’époque et sans exception, les gouverneurs étaient tous si gentils. Ils étaient curieux de la vie étudiante et ils tenaient tous à me parler de mes études. À un moment donné, ils m’ont affecté au sous-comité des finances, et je me souviens avoir pensé, ma grande, tu ne fais pas le poids (rires). J’ai eu le privilège de jouer dans la cour des grands. Et me voici, des années plus tard, en train de superviser un programme de plusieurs milliards de dollars.

Comment diriez-vous que vos expériences à McGill ont contribué à inspirer votre parcours professionnel?

Un des derniers cours que j’ai suivi à Macdonald a été un cours sur l’assainissement de l’eau et la santé que donnait le professeur Geary de l’Institut de parasitologie. Cela a vraiment servi de catalyseur pour élargir mes horizons et entrevoir le potentiel de la recherche. J’ai compris que la médecine n’était pas la seule voie pour réaliser le genre de travail que je voulais faire dans le monde. Cette expérience m’a conduit directement à faire une maîtrise en écosalubrité à l’Université de Washington, où je me suis concentrée sur la qualité des eaux.

Et puis, étant à Seattle, à Washington, j’ai été exposée à des organisations comme PATH et la Fondation Gates, et j’ai compris que ce type de philanthropie mondiale en santé devait s’associer à des scientifiques afin de développer des innovations qui sont soutenables dans le monde réel. Et donc, au terme de ma maîtrise, j’ai commencé à chercher des emplois axés sur ce modèle. Je travaille depuis lors dans le domaine du renforcement de la santé publique, de la thérapeutique et des vaccins contre les maladies négligées.

Si vous pouviez remonter dans le temps et donner un seul conseil à la jeune version de vous-même durant cette première année à McGill, que serait-il?

Je lui dirais de tout faire, de profiter de chaque occasion qui se présente à elle, car on ne sait jamais où cela mènera. Si tu as la possibilité d’aller à une cabane à sucre dans le nord du Québec, vas-y. Si tu as la possibilité d’aller visiter la ferme d’un ami et de voir à quoi ressemble l’agriculture canadienne à cette échelle, vas-y. Parce qu’on ne sait jamais ce que l’on finira par retirer de ces expériences, ni comment elles pourraient façonner notre vision du monde. Et tu n’auras peut-être plus jamais l’occasion de vivre ce genre d’expérience.

 

Réflexions d’une doctorante de McGill sur le fait d’être associée au prix Nobel de la paix attribué au Programme alimentaire mondial des Nations Unies

Kate Sinclair travaille au Programme alimentaire mondial du Sri Lanka tout en terminant parallèlement un doctorat en nutrition humaine à McGill

Le 10 décembre 2020 a été une journée typique au bureau pour Kate Sinclair… en quelque sorte, mais pas vraiment. Loin de là, en fait.

Son travail, en tant que consultante internationale en nutrition au Programme alimentaire mondial (PAM) du Sri Lanka, s’est déroulé sans incident ce jour-là. Mais à son retour chez elle, Kate a regardé la cérémonie virtuelle d’attribution du prix Nobel de la paix (Nobel Peace Prize ceremony) au Programme alimentaire mondial des Nations Unies (PAM).

Ce n’est pas tous les jours que vous et vos 20 000 collègues du monde entier remportez un prix Nobel de la paix.

En toute honnêteté, le Comité Nobel norvégien avait annoncé l’attribution du prix le 9 octobre (texte en anglais), la cérémonie virtuelle ayant lieu le 10 décembre. Sinclair et ses 20 000 colauréats ont ainsi eu deux mois pour assimiler la bonne nouvelle.

« Ça a été une vraie surprise d’entendre que le Programme alimentaire mondial était le lauréat du prix Nobel de la paix – Je ne m’y attendais pas », confie Sinclair dans une interview par courriel depuis le Sri Lanka, où en plus de son travail pour le PAM, elle termine son doctorat en nutrition humaine à McGill. « C’est un tel honneur pour nous tous qui travaillons au PAM, moi y compris. Recevoir ce prix nous remplit tous d’humilité. »

Le PAM, premier intervenant sur le terrain dans certaines des situations les plus désespérées du monde 

Le PAM, qui est la plus grande organisation humanitaire au monde, fournit une aide alimentaire vitale en situation d’urgence – son personnel étant souvent le premier intervenant sur place pour livrer des denrées alimentaires vitales aux victimes de la guerre, de conflits civils, de la sécheresse, d’inondations, de tremblements de terre, d’ouragans, de mauvaises récoltes et de catastrophes naturelles. Près des deux tiers du travail du PAM bénéficient à des personnes confrontées à de graves crises alimentaires, la plupart causées par des conflits, où les gens risquent trois fois plus d’être sous-alimentés que ceux qui vivent dans des pays sans conflit. En 2019, le PAM a apporté de l’aide à 97 millions de personnes dans 88 pays, un chiffre impressionnant s’il en est un.

« Le prix Nobel de la paix a été attribué au PAM en reconnaissance de nos efforts pour lutter contre la faim, de notre contribution à l’amélioration des conditions de paix dans les zones touchées par des conflits et de notre rôle déterminant pour empêcher l’utilisation de la faim comme arme de guerre et de conflit », dit Sinclair. « Ce prix reconnaît que la nourriture est la voie de la paix et récompense le travail du personnel du PAM qui met sa vie en danger chaque jour pour apporter nourriture et assistance à plus de 100 millions d’enfants, de femmes et d’hommes affamés dans le monde entier. »

Un parcours amorcé à McGill

Le parcours de Sinclair vers le Sri Lanka a commencé à McGill.

Elle confie avoir d’abord été attirée à l’École de nutrition humaine de McGill par le fait que le programme de maîtrise ès sciences appliquées permet aux participants d’obtenir leur diplôme de maîtrise tout en complétant les exigences relatives à l’agrément en diététique.

Photo : Kate Sinclair (à g.) discute de la récolte du riz paddy avec des collègues à Batticaloa, Sri Lanka

« Ce n’est qu’après avoir suivi un cours de nutrition et santé publique au premier semestre, que donnait Dr. Hugo Melgar-Quiñonez [titulaire de la chaire professorale Margaret A. Gilliam en sécurité alimentaire à l’Institut Margaret A. Gilliam en sécurité alimentaire mondiale], qui est maintenant mon directeur de thèse, que j’ai été inspirée par son travail et que je suis passée à la filière de la maîtrise avec thèse, ce qui m’a permis de faire un projet de recherche plus approfondi », dit Sinclair. « La passion et l’attitude positive d’Hugo ont énormément motivé mon enthousiasme toujours croissant pour la sécurité alimentaire mondiale, la nutrition et le milieu universitaire. »

Sinclair a nourri son intérêt croissant pour la sécurité alimentaire mondiale en menant des projets de recherche dans le monde entier. « J’ai beaucoup acquis en menant des recherches pendant que j’étais à McGill, tant sur le plan professionnel que personnel », dit-elle. « Ces expériences m’ont aidée à me préparer de plusieurs façons à mon rôle au PAM. Elles ont affiné ma capacité à m’adapter et à travailler dans différents contextes avec des personnes d’origines diverses… j’ai eu la chance, pendant mon séjour à McGill, de vivre et de travailler dans nombre de pays différents – la Colombie, Haïti, le Costa Rica, la Barbade et maintenant le Sri Lanka. »

Le travail de Sinclair au PAM du Sri Lanka a commencé assez modestement, en août 2018, par un stage de six mois. Deux ans plus tard, en tant que consultante internationale en nutrition du PAM au Sri Lanka, elle soutient l’élaboration, la mise en œuvre et l’évaluation d’un large éventail de programmes liés à la nutrition. Cela comprend l’alimentation en milieu scolaire, l’enrichissement du riz, la gestion des connaissances et le renforcement de la résilience, entre autres.

« En outre, vu ma solide expérience en matière de sécurité alimentaire mondiale, j’apporte aussi mon soutien à l’équipe de l’évaluation et de suivi de la recherche, notamment en ce qui concerne les évaluations de la sécurité alimentaire, les activités de gestion des connaissances et l’examen des politiques », dit Sinclair.

Faire beaucoup avec peu

Le PAM est entièrement financé par des dons. Au Sri Lanka, le PAM est un « un petit bureau national dans un contexte de revenus moyens » qui est confronté à des défis constants en matière de financement. « Cependant, notre équipe est assez dynamique et créative et travaille en étroite collaboration avec le gouvernement, ce qui nous permet souvent de “faire beaucoup avec peu” », dit Sinclair.

Repas du midi offert à des enfants dans le cadre du Menu national de repas scolaires, au Sri Lanka

Au chapitre des défis, toutefois, la COVID-19 en pose un « à nul autre pareil », souligne Sinclair.

Au Sri Lanka, ses collègues et elle suivent la situation de près, adaptent les programmes existants pour continuer à aider les personnes dans le besoin et travaillent en étroite collaboration avec le gouvernement pour répondre aux besoins au fur et à mesure qu’ils se présentent.

À la mi-mars, le gouvernement du Sri Lanka a fermé les écoles pour aider à freiner la propagation du virus. Résultat? De nombreux enfants ont subitement été privés des repas gratuits qu’ils recevaient en vertu d’un programme national de repas scolaires en place depuis longtemps et soutenu par le PAM.

« Avec la fermeture prolongée des écoles et l’interruption du programme de repas scolaires, le PAM, avec le gouvernement d’Australie, a collaboré avec le ministère de I’ Éducation et d’autres partenaires gouvernementaux pour fournir des rations alimentaires à emporter chez soi comme méthode de substitution, afin d’assurer la sécurité alimentaire des enfants, jusqu’à la reprise du programme national de repas scolaires », dit Sinclair.

La sécurité alimentaire : Un défi multidimensionnel exigeant une réponse multidimensionnelle

Kate Sinclair à Puthukkudiyiruppu, dans le district de Mullaitivu, au Sri Lanka, avec des participants au projet EMPOWER du PAM/de l’OIT, visant à améliorer l’accès d’anciennes combattantes à l’autonomisation économique, à l’intégration sociale, à la résilience et à la consolidation de la paix

Malgré les énormes progrès de la recherche en matière de production, de stockage et de transformation des aliments, de sécurité alimentaire, de nutrition et de santé, de plus en plus de gens dans le monde souffrent de la faim. « De 2000 à 2015, le monde a connu une diminution prolongée du nombre total de personnes souffrant de la faim; toutefois, des estimations récentes indiquent que pour la première fois en 15 ans, ce nombre est maintenant en progression », dit-elle.

Ce problème multidimensionnel exige une réponse multidimensionnelle. « Nous avons besoin d’investissements axés sur la nutrition dans l’ensemble du système alimentaire, y compris des efforts pour réduire les pertes de denrées alimentaires et améliorer l’efficience. Il est essentiel de renforcer les moyens de subsistance et la résilience des petits exploitants agricoles, en particulier ceux qui sont vulnérables aux chocs naturels récurrents et au changement climatique. Des politiques de redressement et des mesures d’incitation dans le domaine de l’agriculture seront fondamentales à cet égard », dit-elle.

Et puis il y a les conflits.

« Le lien entre la faim et les conflits armés est un cercle vicieux : la guerre et les conflits peuvent provoquer l’insécurité alimentaire et la faim, tout comme la faim et l’insécurité alimentaire peuvent provoquer l’éclatement de conflits latents et déclencher le recours à la violence », dit Sinclair. « Faute de paix et de stabilité, nous ne pouvons espérer atteindre la sécurité alimentaire pour tous, ni mettre fin à la faim. »

Regardez une vidéo : https://youtu.be/uahYmrA7zVo

Les défis de la recherche pendant la pandémie

Salwa KarbouneDepuis que la pandémie s’est invitée, il a fallu aller à l’essentiel et plus important être utile à l’autre. Nous savions déjà l’importance de la recherche scientifique et de l’innovation, mais en ce temps de pandémie, la recherche scientifique s’est imposée au quotidien public. Ceci est rassurant et consolide la relation mutuellement bénéfique entre science et société. Notre faculté règne dans le secteur essentiel de l’Agriculture et du Bioalimentaire qui a besoin, plus que jamais, de solutions et de technologies pour une production durable des aliments et une gestion efficace de nos ressources et de l’environnement tout en assurant une protection et une amélioration de la santé et du bien-être de la population. Nos priorités affirment notre engagement pour la recherche fondamentale et appliquée qui répondent aux défis au niveau local pour contribuer à une vision de développement concrète autant qu’aux grands défis globaux auxquels la société d’aujourd’hui est confrontée, y compris le changement climatique, les pressions environnementales, la sécurité alimentaire, la nutrition préventive et la santé mondiale.

Nous avons été témoins de l’effet accélérateur spectaculaire de la pandémie au changement, le besoin d’innover n’a jamais été aussi fort, et l’adaptation à la situation a été et continue d’être la clé. La reprise des activités de recherche essentielle sur le campus a été progressive conformément aux lignes directrices tracées par le gouvernement. La santé et le bien-être de notre communauté sont de la plus haute importance. Il y’a eu un engagement déterminé de notre institution pour que nos chercheurs et nos étudiants puissent mener leurs activités d’une manière sécuritaire et conforme à la recherche de haute qualité pour laquelle l’Université est connue. Dans ce cadre, mes collègues chercheurs ont pris part de manière remarquable et solidaire à l’effort de la reprise de nos activités de recherche essentielles. Leurs contributions proactives, leur adaptation au changement et leur respect des nouvelles pratiques d’une manière continue affirment leur grand dévouement à notre communauté du campus Macdonald et à l’université McGill en général.

Le bureau de recherche à notre faculté dont je suis responsable travaille étroitement avec le bureau du Vice-principal de McGill (Recherche & Innovation) et contribue à l’essor et au rayonnement de la recherche dans notre campus Macdonald. Ce bureau a continué à être au service des chercheurs en les conseillant dès le début des projets et en les accompagnants ensuite dans les démarches et la mise en place. Le tout se fait à travers des réunions virtuelles fréquentes ainsi que des sessions d’information virtuelle. De plus, il continue à jouer un rôle d’interface entre la faculté et les divers partenaires académiques, institutionnels et industriels. Un des avantages de l’utilisation des outils virtuels est la facilité de participation active de plusieurs partenaires de divers endroits.

Les interactions et les résultats de toutes nos activités de recherche sont des sources d’inspiration et de confort pour moi et je suis certain pour toute notre communauté. Je me considère privilégiée de faire partie de cette communauté riche et solidaire, et de pouvoir contribuer à ma faculté et à l’université de McGill. Je me réjouis de pouvoir continuer à travailler avec mes collègues, nos partenaires et notre communauté au sens très large!

Campus Macdonald : Collaborer pour un avenir durable

Planting trees on the Macdonald Campus
Avec le soutien du Fonds pour les projets de développement durable de McGill, le groupe a récemment obtenu le feu vert pour sa première proposition de projet : une initiative de plantation d’arbres, dont la première étape a eu lieu en octobre 2020.

En 2014, l’Université McGill a annoncé des cibles à court et à long terme de développement durable avec le dévoilement de sa Stratégie Vision 2020 : première étape d’un ambitieux plan, à cet égard, visant à atteindre une cote Platine en développement durable d’ici 2030 et la carboneutralité sur ses campus d’ici 2040. Ces initiatives ont été bien reçues au campus Macdonald, dont la communauté est depuis longtemps favorable à des pratiques respectueuses de l’environnement, et est toujours désireuse de proposer et d’adopter des solutions novatrices pour contribuer à répondre aux besoins actuels de la société sans compromettre les ressources nécessaires au maintien des générations futures.

Travailler ensemble

Le campus Macdonald de l’Université est au cœur d’un réseau écologique varié à l’extrémité ouest de l’île de Montréal. Le campus gère de vastes ressources écologiques dans la région, dont l’Arboretum Morgan, une réserve forestière d’une superficie de 245 hectares, le Centre de la faune Stoneycroft d’une superficie de 22 hectares – qui abrite l’Observatoire d’oiseaux de McGill – la ferme du campus Macdonald et le Centre de recherche en horticulture, le Centre de recherche en agronomie Emile A. Lods, et la réserve naturelle Molson de 51 hectares, située sur l’île Perrot voisine. Le campus est lié à une mosaïque d’habitats et de réserves écologiques, dont trois des écoterritoires de Montréal : la forêt de Senneville, le corridor écoforestier de la rivière à l’Orme et le corridor écoforestier de l’île Bizard, ainsi que la Réserve écologique des Îles-Avelle-Wight-et-Hiam, située au lac des Deux-Montagnes, du gouvernement du Québec.

Les activités du campus influencent ces relations et sont fortement influencées par elles, et les membres de sa communauté sont très conscients de l’importance de sans cesse améliorer l’empreinte écologique du campus. C’est cette conscience écologique qui a mené à la création de programmes au campus Macdonald comme McGill Feeding McGill, une initiative fructueuse qui a permis à l’Université de se rapprocher de ses objectifs de développement durable.

« En tant qu’université canadienne de premier plan, McGill doit servir d’exemple en contribuant à atténuer le changement climatique, à réduire la consommation d’énergie et les déchets, à protéger notre environnement naturel et à créer une communauté sécuritaire et ouverte à tous », dit Cynthia Kallenbach, professeure adjointe au Département des sciences des ressources naturelles. « À mes yeux, notre responsabilité envers nos étudiants et notre communauté mondiale est de relever ce défi. Nous nous en trouverons mieux comme chef de file, et comme institut de recherche et d’enseignement. »

En tant que tel, le groupe de travail sur la viabilité des activités au campus Macdonald, lancé en 2019, a fédéré des employés et des groupes d’étudiants de différentes entités du campus dans l’espoir d’entreprendre de nouveaux projets qui aideront McGill à réaliser sa Vision 2020 et qui seront aussi dignes d’intérêt pour les membres de sa communauté.

Le premier point à l’ordre du jour du groupe a été de sonder la communauté du campus pour se faire une idée des questions qui intéressaient leurs collègues, et la communauté a accepté avec plaisir.

« Je suis constamment inspirée et motivée par l’enthousiasme exceptionnel que nous avons ressenti au sein du groupe de travail et de la communauté élargie des étudiants et du personnel », confie la Pre Kallenbach, qui assure également la présidence du groupe. « Quant aux résultats du sondage, des thèmes communs ont émergé, à savoir l’interdiction des articles à usage unique, la diversification des espaces verts et l’écologisation de l’infrastructure du campus. Fait intéressant, nous avons également constaté beaucoup d’idées récurrentes, ce qui semble indiquer qu’il existe de nombreux points sur lesquels nous devons concentrer nos efforts, selon la communauté. »

Défi accepté

Le groupe de travail s’est fixé des objectifs ambitieux, mais l’équipe est prête à se montrer à la hauteur. Sa stratégie? Une approche organisée, étape par étape, avec des jalons clairs et des objectifs spécifiques pour maintenir la concentration.

Comme l’explique la Pre Kallenbach, il y a « trois phases. La première consistait à déterminer les initiatives à privilégier en fonction des besoins du campus et de la Stratégie Vision 2020 en développement durable, phase que nous avons réalisée au printemps dernier. La deuxième phase, dans laquelle nous nous trouvons actuellement, vise à élaborer des plans d’action sur la façon de réaliser les initiatives que nous avons choisies. La troisième et dernière phase est axée la création d’une structure destinée à assurer la pérennité de nos initiatives et de notre groupe au fil des ans. »

Pour assurer la cohérence de son approche, le groupe de Kallenbach collabore étroitement avec le Bureau de développement durable de McGill et fait concorder ses initiatives avec celles déjà en place au centre-ville. « Afin de mettre en œuvre et d’évaluer la faisabilité de nos initiatives de grande envergure, il est essentiel d’impliquer les acteurs et les experts appropriés pour nous orienter. »

Le premier de maints projets

Le groupe de travail, avec le soutien du Fonds pour les projets de développement durable de McGill, a récemment obtenu le feu vert pour sa première proposition de projet : une initiative de plantation d’arbres, dont la première étape a eu lieu en octobre 2020.

Le projet – dirigé par le chargé d’enseignement en sciences végétales David Wees, le superviseur de la gestion des installations Franco Nardi et l’adjointe administrative en sciences végétales Lindsay Flood – contribuera à aider à la séquestration du carbone; à réduire l’effet d’îlot thermique urbain; à fournir un habitat faunique essentiel et une protection contre le vent; ainsi qu’à multiplier les espaces extérieurs pour promouvoir la santé et le bien-être de la communauté du campus Macdonald.

De plus, les arbres – une variété d’espèces indigènes au nord-est de l’Amérique du Nord – favoriseront de nouvelles expériences d’enseignement et d’apprentissage. Mentionnons notamment le cours Landscape Design, ou aménagement paysager (FMTP 097), durant lequel prendre part à la plantation d’arbres, ainsi que le cours Flowering and Plant Diversity, ou floraison et diversité végétale (PLNT 358), durant lequel observer et analyser les espèces d’arbres pendant leur croissance.

Enfin, l’initiative se déploie au-delà du campus et contribue au « Plan Canopée » de la ville de Montréal, en vue d’accroître le couvert végétal de l’île de 20 % à 25 % d’ici 2025. À terme, le groupe de travail espère proposer une carte interactive des arbres et des visites à pied guidées afin d’encourager les visiteurs à s’intéresser aux multiples beaux arbres du campus Macdonald.

Pour plus d’informations sur les activités du groupe de travail sur le développement durable du campus Macdonald, ou encore pour les suivre, veuillez consulter www.mcgill.ca/macdonald/about/sustainability. Les membres du corps professoral et les étudiants qui désirent participer à de futures initiatives de développement durable au campus Macdonald peuvent contacter sustainability.mac@mcgill.ca.

Pour en savoir plus sur la Stratégie Vision 2020 de McGill en développement durable, veuillez consulter le site McGill Office of Sustainability.

Nouveaux défis pour nos étudiants diplômés

Ian Strachan, Associate Dean (Graduate Education), AESLa vue des variations météorologiques inévitables à cette période de l’année – un ciel chaud et ensoleillé ponctuant des périodes sombres et froides – nous rappelle les changements inattendus de notre routine académique courante auxquels nous continuons tous à être confrontés. La mission à forte intensité de recherche axée sur l’étudiant de McGill n’a jamais été plus importante.  Les études supérieures sont une période de découverte de soi et de croissance personnelle. On rencontre de nouveaux collègues et amis pour la vie, et on s’immerge dans l’environnement académique riche que McGill offre.

Les étudiants à la maîtrise et au doctorat ne sont avec nous que pour une brève période, disons, de 2 à 5 ans. Le fait de se voir retirer une année entière est une interruption très stressante de leurs projets de vie. Ces jeunes universitaires ne sont pas en mesure de pallier cette perte de temps aussi bien que celles et ceux qui sont en recherche depuis longtemps.  Cet été, des chercheurs mcgillois de notre Faculté ont été autorisés à poursuivre des recherches essentielles. Cette décision a été bienvenue pour beaucoup de nos professeurs, car elle signifiait que les projets de recherche obtenus difficilement allaient se poursuivre, et que l’exploration et la curiosité scientifiques allaient continuer sans relâche. Or, pour nos étudiants aux cycles supérieurs, il s’agissait là d’un pas essentiel vers la normalité. Depuis, nos laboratoires et nos sites de travail sur le terrain accueillent des esprits enthousiastes, et cette adaptation réussie aux protocoles de sécurité a permis un retour crucial à l’accent sur la recherche pour nos étudiants aux cycles supérieurs. Je constate le retour du sentiment d’autonomisation chez nos étudiants. La vie académique se poursuit et nous avons eu 30 soutenances réussies de thèse de doctorat (par Zoom) et 49 présentations de mémoire de maîtrise depuis mars.

Nos superviseurs aux cycles supérieurs ont fait preuve d’une remarquable créativité pour rester en contact avec leurs étudiants, comme en témoignent les multiples rassemblements informels par Zoom des membres d’un laboratoire, les suivis virtuels 1:1 et même les occasionnels bavardages en personne, avec masques et à bonne distance, avec un stagiaire étudiant. Ces efforts apparemment simples reflètent l’engagement de nos professeurs envers l’enseignement supérieur et le souci réel qu’ils ont pour le bien-être de leurs protégés. McGill a mis en œuvre une série d’initiatives par le truchement du Pôle bien-être étudiant et de conseillers locaux en bien-être et en santé mentale. Les associations d’étudiants aux cycles supérieurs offrent des activités en ligne et l’extraordinaire personnel du Bureau des études supérieures et postdoctorales de Macdonald est toujours disposé à prêter main-forte. Je félicite nos étudiants aux cycles supérieurs et leurs superviseurs de continuer à relever et à surmonter ces défis avec une énergie positive, de la patience et de la compréhension. Nous nous réjouissons d’accueillir – et de retrouver – nos étudiants aux cycles supérieurs et les chercheurs postdoctoraux à Macdonald!

Les motifs de mon legs au campus Macdonald

Karen Lapsley, Ph. D. appuiera les efforts futurs de la Faculté de SAE

Dr Karen LapsleyLe campus Macdonald de l’Université McGill est réputé pour sa communauté très unie, et au fil de sa carrière en science de l’alimentation, Karen Lapsley, B. Sc. (Sc. A.) 1974, a découvert à quel point cette communauté très unie est vaste.

« À mon tout premier emploi – en tant que technologue en alimentation pour Lipton/Unilever Canada – je relevais directement d’un diplômé de Macdonald », rappelle-t-elle. « Et à mon dernier poste, en tant que conseillère scientifique en chef pour l’Almond Board of California, j’ai collaboré avec le chef de l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA), aussi un diplômé de Macdonald. »

Aujourd’hui à la retraite, Karen Lapsley sait que ses études à Macdonald « ont servi de base à sa carrière. Je crois en la Faculté des sciences de l’agriculture et de l’environnement, et j’estime qu’elle peut contribuer de manière importante à la société pour l’avenir. »

Après ses études à Macdonald, Karen Lapsley a ensuite obtenu une maîtrise et un doctorat en science de l’alimentation. Sa carrière a pris son envol à Agriculture et Agroalimentaire Canada, où elle est devenue directrice de la recherche sur les aliments. Elle a ensuite déménagé dans la Vallée centrale en Californie, où l’on cultive 80 % des amandes du monde, et a passé plus de vingt ans avec l’Almond Board of California.

« À mes débuts, il y avait peu de recherche sur les amandes. » Elle a élevé le niveau de la recherche scientifique supervisée par l’industrie de l’amande, en s’attaquant à des défis majeurs tels que la nutrition et la sécurité alimentaire. À son arrivée, seuls deux documents de recherche avaient été publiés sur les avantages des amandes pour la santé; au moment de sa retraite, il y en avait 185. « J’ai introduit une science solide et une rigueur en recherche, et c’est une réalisation dont je suis fière. »

Bien que la Vallée centrale soit éloignée de campus Macdonald à Sainte-Anne-de-Bellevue, l’industrie de la science de l’alimentation « n’est pas un monde aussi grand qu’on pourrait le croire ». Elle a maintenu des liens avec son alma mater tout au long de sa carrière, et rencontre des collègues diplômés lors de conférences et voit des étudiants de McGill participer à des concours internationaux de premier cycle – « et ils réussissent très bien ».

Voilà pourquoi le campus Macdonald était en tête de liste quand est venu le moment pour son conjoint John et elle de discuter de planification successorale. Comme sa carrière se partageait entre le Canada et les États-Unis, il leur fallait un testament dans les deux pays. « Je me suis demandé quoi faire du côté canadien et la réponse a été de redonner au campus Macdonald. »

Non seulement Karen Lapsley fait-elle un legs à SAE, elle est aussi l’ambassadrice de la Faculté pour le Défi 200 ans, 200 legs, qui souhaite recueillir 200 legs afin de souligner le 200e anniversaire de McGill.

« J’ai vu le chemin parcouru par la Faculté et son évolution. Le campus Macdonald fait un excellent travail et soutenir ses étudiants et ses entreprises me paraît être une bonne cause. »

Treena Wasonti:io Delormier : Bâtir des ponts

Treena DelormierBien que les Retrouvailles aient pris corps différemment en 2020, la nouvelle présentation virtuelle des classes de maître et autres événements de célébration a permis aux diplômés d’assister à des discussions fascinantes sur divers sujets, à leur convenance, dans le confort de leur foyer.

L’une de ces classes — présentée par la Faculté des sciences de l’agriculture et de l’environnement — intitulée Indigenous Peoples’ Nutrition, Food Security, and Well-being (Nutrition, sécurité alimentaire et bien-être des Autochtones), a permis à nombre de McGillois et de McGilloises de faire connaissance avec Treena Wasonti:io Delormier, B. Sc. (NutrSc) 1993, M. Sc. 1996, professeure agrégée à l’École de nutrition humaine, nommée récemment titulaire d’une chaire de recherche du Canada de niveau II en nutrition et sécurité alimentaire des Autochtones, et directrice associée du Centre for Indigenous Peoples’ Nutrition and Environment (CINE). Delormier, dont les intérêts en recherche comprennent, entre autres, la nutrition et la santé, les perspectives autochtones et sociales de l’alimentation et la sécurité alimentaire, utilise ses travaux pour établir des liens respectueux et mutuellement bénéfiques entre des institutions comme McGill et les communautés autochtones avec lesquelles elle coopère.

Une approche originale

Par ses travaux, Delormier cherche à aborder les déterminants sociaux de la santé qui sous-tendent les inégalités auxquelles sont confrontés les Autochtones, dans un contexte historique de colonialisme, et elle explore comment ces thèmes sont liés à l’identité autochtone. Elle s’exprime ouvertement sur l’importance de l’autodétermination : la capacité des communautés autochtones à faire des choix pour être en mesure de répondre aux besoins sociaux, culturels et économiques; la souveraineté alimentaire : le droit des peuples à une alimentation saine et culturellement appropriée, produite de manière écologique et durable, et leur droit à définir leurs propres systèmes alimentaires et agricoles; et la sécurité alimentaire : garantir l’accessibilité à une quantité suffisante d’aliments nutritifs et abordables.

En tant qu’universitaire accomplie et Kanien’kehá:ka de Kahnawake, Delormier a une perspective unique, à cheval sur la frontière entre chercheuse et membre d’une communauté autochtone. Son programme de recherche actuel — pour lequel elle est titulaire d’une chaire de recherche du Canada (niveau II) — explore les concepts de souveraineté alimentaire et de sécurité alimentaire à partir de perspectives autochtones. « L’idée de souveraineté alimentaire revient à cette notion d’avoir des droits et une gouvernance sur ce que l’on mange. Pour les Autochtones, cela signifie avoir accès à la terre et aux systèmes de connaissances autochtones qui sous-tendent le type de nourriture qui renforce non seulement la santé, mais aussi l’identité », explique-t-elle. « Pour comprendre ces concepts d’un point de vue autochtone, il nous faut apprendre avec respect ces modes de connaissances auprès des détenteurs du savoir de la communauté, qui peuvent nous raconter une partie de l’histoire. »

À ce titre, Delormier consacrera la subvention de fonctionnement de 3,5 M$ que l’Institut de la santé des Autochtones des Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC) lui a accordée en 2020 à la création d’un environnement de réseau pour la recherche sur la santé des Autochtones (Network Environment for Indigenous Health Research/NEIHR) au cours des cinq prochaines années au Québec.

Répondre aux appels

Dans la foulée des appels à l’action de la Commission de vérité et de réconciliation du Canada, McGill a cherché à examiner sa propre relation avec les Autochtones en créant le Groupe de travail du vice-principal exécutif sur les études et l’éducation autochtones en 2016. Un an plus tard, le Groupe de travail a formulé cinquante-deux appels à l’action, jugés essentiels pour le propre projet de reconnaissance et de réconciliation autochtones de McGill — décrivant des mesures précises pour mieux s’engager et collaborer avec les communautés autochtones, afin de renforcer la présence et la réussite des étudiants, du personnel et du corps professoral des Premières Nations à McGill.

Parmi les appels à l’action formulés dans le rapport final du Groupe de travail, les actions primordiales sont la priorisation des études et de l’éducation autochtones et l’augmentation de la représentation et du financement de la recherche autochtone, ce qui a renouvelé l’intérêt des universitaires à travailler avec ces communautés uniques et culturellement riches, quelque chose auquel Delormier est sensible.

« L’Université prend des mesures pour que les étudiants autochtones aient non seulement un meilleur accès à l’éducation, mais aussi que cette éducation tienne compte des systèmes de connaissances autochtones et que les modes de connaissance incluent les détenteurs de connaissances autochtones ainsi que les professeurs autochtones », dit-elle. « Un grand nombre de chercheurs se sentent également encouragés à travailler avec les communautés autochtones, car c’est ce que nous avons été invités à faire dans le cadre des actions que le bureau du vice-principal exécutif a mises de l’avant. » Le défi réside toutefois dans la nécessité de veiller à ce que les relations entre les chercheurs et les communautés avec lesquelles ils travaillent soient mutuellement bénéfiques. « Nous devons mettre en place une infrastructure pour aider à la fois les chercheurs et les communautés à collaborer afin que les projets de recherche que nous menons soient à la fois utiles pour les populations autochtones et conformes à la mission générale de l’université. »

Un avenir prometteur

Si le chemin de la réconciliation s’annonce délicat, ce sont des chercheurs comme Delormier qui en dessinent les grandes lignes de la réussite, en se mettant respectueusement et constructivement à l’écoute de la culture, tout en s’associant activement avec les communautés autochtones dans leurs recherches. Et les perspectives sont prometteuses, selon Delormier. « Les jeunes des communautés autochtones s’intéressent à la santé dans les systèmes alimentaires, à l’apprentissage de la culture et des connaissances. Les programmes de revitalisation linguistique, les cérémonies et les pratiques culturelles font désormais partie de la façon dont nous encourageons la santé et les questions de santé au sein de la communauté. Et la Commission de vérité et de réconciliation du Canada est un premier pas important dans la reconnaissance de la façon dont l’histoire façonne le bien-être des communautés autochtones d’aujourd’hui. Enfin, il est encourageant de voir les universités et d’autres organisations s’efforcer de faire les choses mieux et différemment, en travaillant avec des étudiants qui comprennent l’aspect de la justice sociale et du travail de recherche en relation avec les systèmes et la durabilité alimentaires, et la santé de notre planète. »

Regardez la présentation complète de la classe de maître des Retrouvailles 2020 : Indigenous Peoples’ Nutrition, Food Security, and Well-being.