Message de la doyenne

Anja Geitmann, PhD
Doyenne et vice-principale associée (Macdonald)
Faculté des sciences de l’agriculture et de l’environnement

Chaque nouveau trimestre d’automne débute dans l’enthousiasme pour les professeurs et les étudiants. Cette année marque le plein retour à la formation en personne, aux activités hors de la salle de classe et à la poursuite d’importants travaux de recherche et de laboratoire – le tout avec le campus Macdonald en toile de fond! Les deux dernières années ont été ardues sur le plan professionnel et personnel, mais chaque jour me confirme que la communauté que nous construisons nous aide à aller de l’avant, nourrit les possibilités de pensée créative et soutient notre environnement d’apprentissage.

Dès septembre, nous étions à pied d’œuvre avec plusieurs événements publics, notamment la série de conférenciers de marque A.-Jean-de-Grandpré présentant Raven Swamp, clan de la Tortue de Kahnawà:ke en territoire mohawk, sur Bâtir une communauté à partir de la sécurité alimentaire autochtone; et la conférence Margaret A. Gilliam en sécurité alimentaire avec Jeffrey Coull, Ph. D., chef des initiatives et projets stratégiques à la Weston Family Foundation, à propos de l’initiative phare de la fondation sur la sécurité alimentaire : le Défi Cultiver l’innovation d’ici. La 23e série annuelle de conférences Food for Thought Lecture Series axée sur le lien entre l’alimentation, l’eau et l’énergie se poursuit et aura lieu sous forme d’événement hybride un mercredi sur deux jusqu’à la mi-novembre. Je vous invite à être des nôtres!

Plus de trente boursiers exceptionnels du premier cycle ont montré les résultats de leurs projets de recherche d’été lors de la présentation annuelle par affiches des bourses de recherche de 1er cycle à la Faculté. À la fin du mois de septembre, les étudiants du programme de stages Alton et Dianne McEwen and Family de cet été nous ont inspiré par les leçons qu’ils ont retenues du monde extérieur, par leurs espoirs et leurs aspirations professionnelles et par ce qu’ils ont appris sur eux-mêmes lors de la présentation par affiches du stage.

Nos Retrouvailles annuelles auront lieu en personne le samedi 22 octobre. Le programme des festivités rendra hommage à des diplômés exceptionnels, soulignera certaines des recherches importantes que nous entreprenons à la Faculté, ainsi que le travail de nos étudiants chercheurs et stagiaires, et proposera une visite de notre toute nouvelle installation de recherche. Nous sommes très fiers de ce que nous accomplissons au sein de la Faculté, et j’ai hâte de vous faire part de ces réalisations, à vous, nos diplômés, donateurs et amis, lors des Retrouvailles 2022.

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Message de la doyenne

Anja Geitmann, PhD
Doyenne et vice-principale associée (Macdonald)
Faculté des sciences de l’agriculture et de l’environnement

L’année universitaire a pris fin avec quatre collations des grades tenues en personne et animées par le corps professoral! Les étudiants ayant obtenu leur diplôme pendant la pandémie ont pu célébrer le 6 juin, tandis que les diplômés les plus récents ont assisté aux cérémonies du 3 juin. La présence des familles et des diplômés dans la salle de bal et la prise de photos à l’extérieur avaient quelque chose de magique – l’atmosphère était à la fête et à la joie.

Bien que l’année dernière ait été marquée par quelques défis, nombre de cours ont eu lieu en personne, y compris les examens! Les étudiants étaient vraiment heureux de revenir au campus, de retrouver leurs amis et d’en rencontrer de nouveaux. Si la plupart des activités hors programme sont restées en ligne, les étudiants ont continué de s’entraider et de tirer le meilleur parti de la situation. J’annonce avec plaisir que nous reviendrons pleinement à l’enseignement et à l’apprentissage en personne à la session d’automne 2022. Cela signifie que nous recommencerons à accueillir les diplômés en personne et à organiser des activités de rayonnement. J’espère donc que vous envisagerez de revenir à votre alma mater.

Les signes d’un renouveau ne manquent pas au campus; nombre de projets d’entretien différé ont été réalisés ou sont en cours. Le Centre du centenaire a été le théâtre de plusieurs changements, notamment à la salle de bal, l’espace pour les étudiants et les services aux étudiants a été réaménagé, et le Ceilidh profite d’un ajout – durant l’année universitaire, l’Association des étudiants du campus Macdonald (AÉCM) administrera le restaurant géré par des étudiants, souhaité depuis longtemps, du lundi au vendredi, chaque semaine. Une nouvelle serre remplacera bientôt les anciennes serres à usage pédagogique rattachées au pavillon Raymond. Vous êtes nombreux à avoir appuyé le Centre d’engagement communautaire de la ferme Macdonald et de nouveaux rendus d’architecture procurent à la Faculté un centre ultramoderne de sensibilisation et d’apprentissage. L’Unité de recherche en nutrition clinique Mary Emily de l’École de nutrition humaine déménage de l’avenue Maple à Sainte-Anne-de-Bellevue pour s’installer dans les locaux de l’ancien bureau de poste du Canada. Ce nouvel espace favorisera la tenue d’importantes activités de recherche et de sensibilisation – sous la houlette de la professeure Daiva Nielsen, directrice, ce nouvel espace facilitera la recherche à fort impact et orientée vers les solutions en matière de nutrition et de santé.

L’assemblée du campus Macdonald que j’ai animée le 27 avril m’a permis d’exposer les investissements de McGill dans notre campus et de présenter les divers projets d’entretien et de nouvelles infrastructures qui profiteront à nos chercheurs et chercheuses ainsi qu’à la communauté. J’ai présenté des plans et des rendus d’architecture. Pour regarder l’événement, veuillez cliquer ici.

Avec l’été qui s’installe, je vous souhaite à tous et toutes de bien vous porter, alors que nous reprenons progressivement nos activités préférées. La planification des Retrouvailles est en cours et prévoit des activités en personne au campus Macdonald le samedi 22 octobre. N’oubliez pas d’inscrire la date dans votre calendrier et nous espérons vous revoir nombreux sur le campus à l’automne.

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La famille Keeler et Macdonald : des liens très étroits à travers cinq générations

L’histoire familiale des frères Lachlan, FMT 2022, Ross, FMT 2023, et Gavin McDonald, FMT 2024, avec le campus Macdonald ne date pas d’hier. Ils ont grandi à Kerrydale Farms, fondées par l’ancêtre Donald McGillis, un immigrant des Highlands d’Écosse arrivé en canot sur les rives de la rivière Raisin à Williamstown, en Ontario, en 1784. Au cours des deux siècles suivants, la famille McGillis a fait de Kerrydale Farms une exploitation prospère qui est aujourd’hui entre les mains des frères William (Bill) McDonald, FMT 1997, et Thomas (Tom) Dip.Agr. 1993 – père de Lachlan, Ross et Gavin.

De gauche à droite : Ross, Tom, Lachlan, Gavin, Dick, et Roy

Si l’histoire de Kerrydale Farms et de la famille McGillis-McDonald est fascinante en soi, la branche maternelle de la famille est liée au campus Macdonald depuis plus de 90 ans. Cette relation unique, vieille de cinq générations, a commencé avec Walter Sydney Keeler, un gestionnaire de ferme à Ayer’s Cliff, au Québec. En 1928, à la suite de la contamination par inondation du sol de la ferme avec des produits chimiques provenant d’une mine voisine, Walter Keeler s’est inscrit à des cours au Collège Macdonald pour apprendre la décontamination des sols. Bien qu’il n’ait pas obtenu de diplôme, il a appris ce qu’il fallait faire pour bien exploiter sa ferme.

Wink Keeler
Wink Keeler

Après l’obtention d’un diplôme, le fils de Walter, Winston (Wink) Woodard Keeler, Dip.Agr. 1945, B.Sc. Agr. 1966, a trouvé un emploi pour reconstruire le ministère de l’Agriculture après la guerre à l’Institut Feller situé à Grande-Ligne, Québec. En 1953, Wink est revenu au campus Macdonald pour travailler comme surintendant en agronomie tout en poursuivant son baccalauréat ès sciences en agriculture.

Dick Keeler

Même si les Keeler ne possédaient pas de ferme familiale, leur intérêt pour l’agriculture n’en était pas moins vif. Les fils de Wink, Roy Rexford Keeler, B.Sc. Agr. 1972 et Richard (Dick) Brian Keeler Dip.Agr. 1972, ont tous deux obtenu leur diplôme avec mention honorable.

Dick a plus tard accepté un poste au département de science du sol sous l’autorité du Pr Angus (Gus) MacKenzie, où il a renoué avec Monique Ouellette, une ancienne camarade de Macdonald High, qui travaillait au département en tant que technicienne et superviseure de laboratoire. Le couple et leur fille Tawnya se sont installés à la ferme Blair à Franklin Centre, propriété de McGill, un milieu de recherche sur l’exploitation de terres peu productives.

En 1979, Dick a déménagé à Valcartier pour rejoindre son frère Roy sur sa grande ferme d’élevage de dindes. En 1985, après la vente de la ferme, les frères et leurs familles se sont installés à Lancaster, en Ontario, où ils ont démarré l’entreprise Dandylawn Lawn Maintenance, encore en activité aujourd’hui.

De gauche à droite : Roy, Cory et Wink

Le fils de Roy, Cory Michael Keeler, un triple diplômé de Macdonald, Dip.Agr. 1993, B.Sc. Agr. 1996 et M. Sc. 1999, enseigne à Kingston, en Ontario. Son fils Leigh Richard Keeler, FMT 1997, a créé Dandylawn Pest Control.

La fille de Dick, Denise Tasha Keeler, FMT 1999, a travaillé avec son père et son oncle à Dandylawn Lawn Maintenance et a ensuite déménagé en Californie. La fille Tawnya a obtenu un diplôme en éducation de la petite enfance et a travaillé comme guide pour des groupes d’écoles primaires à l’Arboretum Morgan au milieu des années 1990.

Par un clin d’œil du destin, c’est Tawnya qui exploite maintenant une ferme familiale où elle vit : elle a marié Tom McDonald des Kerrydale Farms et est la mère des étudiants Lachlan, Ross et Gavin McDonald inscrits en Gestion et technologies d’entreprise agricole.

Wink avec Lachlan, Tavish, Ross et Gavin

Si Lachlan et Ross prévoient de revenir à la maison et de travailler à la ferme familiale, Gavin et son frère Tavish, qui est en dernière année du secondaire, sont indécis et envisagent d’autres carrières en agriculture.

L’histoire de la famille Keeler a été étroitement liée à celle du campus Macdonald au cours du dernier siècle, chacun contribuant au succès de l’autre: une véritable symbiose qui, nous l’espérons, se poursuivra pour de nombreuses générations à venir.

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Une référence en matière de lutte contre la fraude alimentaire

Le professeur agrégé en science alimentaire et agrochimie Stéphane Bayen dirige depuis sept ans une équipe de recherche dont l’objectif est de protéger les consommateurs contre les produits chimiques nocifs et les effets de la substitution, du frelatage ou de l’étiquetage erroné des produits alimentaires, un phénomène qualifié de fraude alimentaire. Bien que la lutte contre les substances toxiques et les fraudes alimentaires soit une cause à laquelle il est facile de se rallier, c’est l’approche novatrice « non ciblée » du Pr Bayen à l’analyse alimentaire qui suscite beaucoup d’attention et d’éloges.

Récemment, ses travaux lui ont valu le soutien et le financement d’Agilent Technologies, une société de recherche et développement établie en Californie qui a fait du Pr Bayen le lauréat 2021 de son prix Agilent Thought Leader, en reconnaissance de son leadership et de ses contributions aux domaines de l’analyse d’aliments et de l’authenticité des aliments.

« L’authenticité des aliments est un élément fondamental de la vie quotidienne que nous tenons trop souvent pour acquis », a dit Martha Crago, vice-principale, Recherche et innovation. « Les travaux du Pr Bayen contribuent à assurer notre sécurité et démontrent la valeur de la recherche dans notre vie quotidienne. Je le félicite de la reconnaissance que lui témoigne Agilent Technologies. »

Santé et sécurité : des priorités absolues

La fraude alimentaire constitue une menace très réelle pour notre système alimentaire. Elle amène les consommateurs à se procurer des produits de qualité inférieure, ce qui mine leur confiance et influe sur le prix des produits, et entraîne à terme des pertes économiques pour les producteurs d’aliments authentiques. « La fraude alimentaire peut avoir des conséquences néfastes sur notre santé, lorsque des colorants ou des produits chimiques industriels illégaux contaminent notre approvisionnement alimentaire, ce qui nous expose à des doses plus élevées de produits chimiques toxiques ou d’allergènes par des produits frauduleux », explique le Pr Bayen.

L’analyse ciblée – l’approche de surveillance habituelle – consiste à analyser des marqueurs spécifiques connus dans les aliments, mais elle ne permet pas de détecter des adultérants inattendus. Les fraudeurs trouvent rapidement de nouvelles façons de falsifier ces marqueurs connus dans un produit alimentaire. L’approche d’analyse non ciblée du Pr Bayen utilise la spectrométrie de masse à haute résolution (SMHR) et des outils avancés de traitement des données et elle s’appuie sur la collecte et l’analyse d’une grande empreinte chimique pour chaque échantillon.

« La détermination de l’empreinte chimique, qui permet de repérer des défauts de qualité complexes, s’est révélée plus efficace et plus fiable pour traquer la fraude alimentaire. Et bien qu’elle permette d’étudier simultanément un plus grand nombre d’attributs de qualité et qu’elle soit pratiquement impossible à reproduire par les fraudeurs, il faut encore trouver une approche uniformisée des tests d’authenticité des aliments », dit-il. C’est là tout le défi de la recherche du Pr Bayen.

Révolutionner l’analyse d’aliments

Ces dernières années, le Pr Bayen et son équipe ont concentré leurs travaux sur le miel, un édulcorant naturel aux nombreux bienfaits pour la santé, qui est devenu la cible privilégiée des fraudeurs de l’agroalimentaire. À son laboratoire de l’Université McGill, l’analyse non ciblée pour étudier la signature chimique du miel a permis de détecter des contaminants jusqu’alors inconnus. Le but est de mieux comprendre les empreintes chimiques des miels afin de pouvoir comparer et classer systématiquement un large éventail de données pour détecter les fraudes et élaborer un protocole standard, et ainsi appliquer à la qualité du miel l’analyse non ciblée fondée sur la SMHR. La bourse de 200 000 $ US d’Agilent aidera sûrement le Pr Bayen et son équipe de recherche à atteindre ce but.

« Il nous tarde de traduire les connaissances et l’expérience acquises par l’analyse non ciblée fondée sur la SMHR en une nouvelle génération d’outils de surveillance grâce auxquels améliorer la sécurité des aliments et normaliser leur authenticité, et de continuer à démontrer comment l’analyse non ciblée peut révolutionner l’analyse alimentaire », a indiqué le Pr Bayen.

50 ans de dons: L’historique d’une bourse d’études par Marilyn McDonald Dubuc, B. Sc. (H. Ec.) 1952

La sororité internationale Beta Sigma Phi, fondée en 1931, à Kansas City, au Missouri, a comme devise Life, Learning and Friendship (Vie, apprentissage et amitié). La première section à Montréal a été établie en 1937 sous le patronage de Mme P. Casgrain.

En 1971, Beta Sigma Phi International a lancé un programme de bourses d’études au Canada, attribuant 1 000 $ à un collège approprié dans chacune des dix provinces. Notre section a reçu 500 $. À l’époque, notre membre Margaret MacWilliams était la secrétaire d’Helen Neilson, B.H.S. 1939, M. Sc. 1948, directrice de l’École d’économie domestique (Household Science) au Collège Macdonald de l’Université McGill. Le Comité des bourses d’études du conseil municipal a convenu de sélectionner des étudiants en règle en économie domestique, à qui une aide financière serait utile.

Cette année, nous attribuerons la bourse Beta Sigma Phi à notre 50récipiendaire. Au cours des 50 dernières années, un total de 58 915 $ en aide financière a été accordé aux étudiants de ce qui est maintenant l’École de nutrition humaine – une réussite impressionnante!

Nous avons eu la chance que chaque boursier et boursière nous envoie une lettre de remerciement, ainsi que quelques informations personnelles et sur leurs ambitions futures. Nous invitons les récipiendaires à notre banquet annuel de la Journée du fondateur en avril et la plupart ont pu y assister. Ils ont ainsi l’occasion de parler de leurs expériences et d’en apprendre davantage sur l’organisation et sa mission.

Je suis impliquée dans la bourse depuis le début et j’ai vu à quel point le changement de maturité chez les étudiants et l’évolution de l’éducation qu’ils reçoivent sont vraiment extraordinaires. Je peux confirmer que tous les récipiendaires méritants travaillent très fort et participent à d’autres organisations et activités de Macdonald. La rapidité de la technologie dont ils disposent les oriente vers l’avenir. Je ne peux m’empêcher de faire un parallèle avec mes quatre années à Macdonald pour obtenir un diplôme de diététique en 1952. Beaucoup de choses se sont passées depuis, mais c’est très enrichissant de garder ce lien avec Macdonald et les étudiants.

Le montant de la bourse Beta Sigma Phi a également augmenté au fil des ans, grâce à des dons de notre conseil municipal, de nos sections de Montréal, de particuliers, d’autres diplômés et, pour les 10 dernières années, grâce à un don généreux du Club Kiwanis Lakeshore Montréal. En tant que diplômée de la Faculté, faire un don annuel pour soutenir les étudiants a été très gratifiant. Collectivement, cette bourse fait une différence dans la vie d’un jeune homme ou d’une jeune femme.

Nous avons hâte de rencontrer notre 50récipiendaire à l’aube de ce nouveau semestre, qui s’annonce sous de meilleurs auspices.

L’importance d’une approche multidisciplinaire à l’enseignement agricole

Chantal Line Carpentier
BScAgr’90, MSc’94

Le solide cadre d’économie appliquée des programmes de B. Sc. et de M. Sc. en agroéconomie du campus Macdonald a été déterminant dans la préparation de ma carrière internationale. Les cours en sciences du sol, en sciences animales et végétales et en génie m’ont permis d’appliquer l’économie à des problèmes ayant une dimension biologique, physique ou technique. J’ai ainsi pu interagir avec des experts de divers domaines et cela m’a encouragé à adopter une approche multidisciplinaire aux problèmes. Que ce soit dans le cadre de mon postdoctorat avec l’IFPRI en Amazonie brésilienne (où mes compétences en modélisation bioéconomique se sont également révélées utiles), en soutenant la dénomination biologique aux États-Unis, en documentant les impacts environnementaux du commerce dans le cadre de l’ALENA, en soutenant la table ronde sur l’agriculture durable de la Commission des Nations unies sur le développement durable, en coordonnant les contributions non étatiques aux négociations sur les Objectifs de développement durable (ODD), ou dans le cadre de mon travail macroéconomique et de développement à la CNUCED, l’approche m’a bien servi tout au long de ma carrière. Le programme d’agroéconomie à Macdonald s’est démarqué comme un programme d’agriculture durable avant même qu’une telle chose n’existe.

À l’aube du nouveau siècle d’existence de McGill, le campus Macdonald est bien placé pour servir d’inspiration à d’autres institutions universitaires en renforçant l’approche de son programme d’agroéconomie appliquée afin d’aborder les questions relatives à l’agriculture, à l’alimentation et à l’environnement, le 2e ODD, à l’échelle nationale dans le contexte des impacts transfrontaliers. Un programme efficace doit se concentrer sur les questions macroéconomiques telles que les interactions entre le commerce, le changement climatique et les régimes alimentaires sains, etc.; les questions microéconomiques telles que l’impact des choix des consommateurs sur la demande locale, le gaspillage alimentaire et les plastiques à usage unique dans les emballages; l’analyse d’institutions innovantes telles que l’assurance récolte et climatique et les services-conseils pour aider les agriculteurs d’aujourd’hui et de demain; l’analyse économique de la numérisation rapide de l’agriculture, y compris l’automatisation, l’intelligence artificielle et l’apprentissage automatique; et l’analyse bioéconomique de l’investissement dans les terres agricoles et la mesure du capital naturel que fournit l’agriculture, ainsi que le rôle de l’agriculture dans la réalisation des ODD.

L’eau : Préserver une denrée précieuse

Publié dans le McGill Reporter, 29 mars 2021. Reproduit avec permission.

Afin de marquer la Journée mondiale de l’eau (22 mars), le professeur en génie des bioressources Chandra Madramootoo aborde l’état de l’approvisionnement mondial en eau et les défis auxquels est confrontée la gestion de l’eau au Canada

Instituée par les Nations Unies en 1993 et soulignée tous les ans le 22 mars, la Journée mondiale de l’eau a pour but de célébrer l’importance de l’eau ainsi que sa gestion et sa préservation, tout en sensibilisant à la crise de l’eau sur la planète et en attirant l’attention sur l’objectif de développement durable des Nations unies – l’Agenda 2030 pour le développement durable.  

Chandra Madramootoo, BSc(AgrEng)’77, MSc’81, PhD’85, professeur en génie des bioressources à McGill – qui siège au comité de direction du Cadre mondial sur la rareté de l’eau en agriculture – aborde le thème de la Journée mondiale de l’eau de cette année : Évaluer l’eau, et décrit les objectifs de l’Agence canadienne de l’eau du gouvernement fédéral, qui est en train d’être créée. Il contribue à cet effort.  

Le thème de la Journée mondiale de l’eau de cette année était Évaluer l’eau – comment détermine-t-on au juste la valeur de l’eau?

Madramootoo : Le Rapport mondial sur l’évaluation des ressources en eau 2021, publié dans le cadre de la Journée mondiale de l’eau, souligne l’importance d’exprimer la valeur de l’eau et de l’utiliser pour prendre des décisions qui permettront d’atteindre les objectifs de développement durable des Nations unies. Le rapport souligne également que « l’incapacité à évaluer pleinement l’eau dans toutes ses différentes utilisations est considérée comme une cause profonde, ou un symptôme, de la négligence politique concernant l’eau et de sa mauvaise gestion ». Donc, si nous voulons améliorer la gestion des ressources en eau, nous devons commencer à explorer de nouvelles méthodologies et examiner la valeur de l’eau du point de vue de la gouvernance et des aspects sociaux, culturels et économiques.

La pandémie de COVID-19 a-t-elle eu un impact sur notre capacité à atteindre l’objectif de développement durable (ODD) de l’ONU pour l’eau?

Malheureusement, oui. Le même rapport note que certaines des personnes les plus vulnérables du monde, celles qui vivent dans des bidonvilles et des campements improvisés, ont été les plus durement touchées par cette pandémie. Le 6e ODD  –  garantir un accès universel à des services d’eau potable et d’assainissement – est essentiel pour prévenir la propagation de la COVID-19, mais l’objectif ne sera pas atteint d’ici 2030 comme prévu.

Dans le monde, plus de trois milliards de personnes et deux établissements de soins de santé sur cinq n’ont pas un accès adéquat à des installations d’hygiène des mains. Il faudra sans doute subventionner le service social essentiel qu’est l’eau et son assainissement si l’on veut progresser dans la réalisation du 6e ODD.

Comment l’état de notre approvisionnement mondial en eau influe-t-il sur la sécurité alimentaire et qu’est-ce que cela révèle de sa valeur? 

En matière d’agriculture, les quelque 300 millions d’hectares de terres irriguées dans le monde produisent 40 % de la nourriture mondiale. L’agriculture irriguée est donc cruciale pour la sécurité alimentaire mondiale.

L’agriculture utilise environ 70 % des prélèvements d’eau douce dans le monde, mais l’eau destinée à la production alimentaire doit être mieux évaluée, compte tenu des nombreux avantages directs et indirects qu’elle procure, notamment sa contribution à la prospérité rurale, à la nutrition, à l’emploi, à l’ajout de chaînes de valeur, au maintien de la stabilité des approvisionnements alimentaires et à la réduction de la volatilité des prix des aliments. Le secteur agricole pourrait également bénéficier de l’évaluation des usages multiples de l’eau, particulièrement en lien avec la protection de l’environnement. Cela comprend la mise en place de bandes tampons riveraines, la conservation des zones humides et la plantation de cultures qui améliorent la qualité des sols et de l’eau et réduisent l’utilisation de l’eau en agriculture. Ces types d’avantages sociétaux doivent être reconnus dans le cadre de l’évaluation de l’eau agricole.

Comment l’eau est-elle gérée au Canada? Quels sont certains des plus grands défis?

Au Canada, la gouvernance de l’eau est complexe; la ressource est pluridisciplinaire et concerne plusieurs domaines, notamment les ressources naturelles, l’exploitation minière, l’environnement, l’agriculture, la santé, le climat, l’énergie et la pêche, par exemple.

En vertu de la Constitution, l’eau relève de la compétence des provinces et des territoires, mais le gouvernement fédéral a compétence sur les eaux transfrontalières et internationales et sur l’approvisionnement en eau des communautés des Premières Nations. Pour compliquer encore plus les choses, plusieurs ministères fédéraux et provinciaux sont chargés d’administrer les politiques et les programmes liés à l’eau, tandis que les municipalités gèrent les infrastructures d’approvisionnement en eau et de traitement des eaux usées à l’échelle locale. La combinaison de ces facteurs rend très difficile l’adoption d’une approche cohérente et unifiée en matière de gestion de l’eau et peut entraîner des conflits entre les utilisateurs de l’eau.

Depuis l’adoption de la Loi sur les ressources en eau du Canada en 1970, nous avons observé de nombreux agents de stress dans le système d’approvisionnement en eau. Mentionnons par exemple la dégradation de la qualité de l’eau, les dommages irréparables causés au biote d’eau douce, les inondations et les sécheresses extrêmes dues aux changements climatiques, les maladies et les contaminants dans l’eau potable et les conditions déplorables en matière d’eau et d’assainissement dans les communautés des Premières nations.

Comment et pourquoi l’Agence canadienne de l’eau a-t-elle été créée et quel était votre rôle?

Le premier ministre a confié au ministre de l’Environnement et du Changement climatique du Canada, en collaboration avec le ministre de l’Agriculture et de l’Agroalimentaire du Canada, le mandat de créer une Agence canadienne de l’eau afin de répondre au besoin d’une meilleure coordination et à l’urgence de trouver des solutions aux problèmes décrits ci-dessus. Le gouvernement fédéral a tenu une série de consultations avec des intervenants pendant trois mois afin d’orienter le cadre de la création de l’Agence canadienne de l’eau. Mon rôle a d’abord été de faire partie d’un groupe qui a examiné le rapport de Peter Pearse de 1985 sur la politique fédérale en matière d’eau, qui a servi de point de départ, puis de diriger la consultation sur l’agriculture et l’eau douce en janvier dernier.

Quels types d’objectifs l’Agence canadienne de l’eau espère-t-elle atteindre?

L’objectif général de l’Agence est de moderniser la législation canadienne sur l’eau et, en collaboration avec les provinces et les territoires, de créer une agence nationale capable de proposer des approches novatrices en matière de gouvernance de l’eau et d’appliquer la science intégrative la plus récente pour une ressource hydrique plus résiliente. C’est aussi une occasion unique de faire progresser les efforts de réconciliation avec les peuples autochtones du Canada, pour qui l’eau est une ressource sacrée.

L’une des possibilités discutées a été la collaboration afin de faire progresser les stratégies de gestion de l’eau douce adaptées à une région, comme la prise en compte des priorités communes de gestion de l’eau dans les Prairies canadiennes. Cette démarche est maintenant bien engagée avec l’annonce que les gouvernements du Canada et de la Saskatchewan investiront 4 M$ pour développer les infrastructures d’irrigation dans cette province. Par ailleurs, l’Alberta consacrera 815 M$ à l’amélioration des infrastructures et au développement d’un stockage supplémentaire de l’eau à l’écart des cours d’eau.

Il s’agit d’investissements considérables et les plus importants jamais réalisés au cours des dernières décennies pour assurer la sécurité de l’eau et des aliments au Canada. Ce n’est qu’un des nombreux domaines dans lesquels l’Agence canadienne de l’eau assurera un leadership à l’échelle nationale et internationale.

Le campus Macdonald en mission pour le retour des abeilles

Publié dans le McGill Reporter, 22 avril 2021. Reproduit avec permission.
Photo: Gail MacInnis

Le Projet Habitat des pollinisateurs indigènes est la dernière initiative du groupe de travail sur la durabilité du campus Macdonald qu’il mène en partenariat avec le Collège John Abbott voisin. Son but est de réduire l’impact du campus sur l’environnement et d’améliorer l’écologie de la communauté avoisinante. Le projet est soutenu par le Fonds pour les projets de développement durable de McGill et par une subvention Libérez votre nature à l’école du Fonds mondial pour la nature.

Le projet est piloté par Frieda Beauregard, B. Sc. (AgEnvSc) 2004, M. Sc. 2007, Ph. D. 2016, qui est chargée de cours en sciences végétales et conservatrice à l’Herbier de l’Université McGill. Il a été inspiré par la perte alarmante de l’habitat de pollinisateurs comme les abeilles sauvages – maillon essentiel de notre écosystème – qui contribuent à assurer la propagation de différentes espèces végétales.

« Environs 87 % de toutes les plantes à fleurs dépendent entièrement ou partiellement des pollinisateurs pour se reproduire. La disparition de ces alliés précieux se traduirait par une diminution des fruits et des graines et, par conséquent, de nourriture pour les humains et les autres animaux », dit Gail MacInnis, Ph. D. 2020, ex-chercheuse au Musée d’entomologie Lyman du campus Macdonald et aujourd’hui postdoctorante à l’Université Concordia. Elle précise que toutes les plantes ne sont pas pollinisées par les mêmes espèces de pollinisateurs, d’où la grande importance de la diversité. « Nombre d’insectes sont considérés comme des pollinisateurs — abeilles, mouches, papillons, coléoptères, même les fourmis — qui déplacent le pollen entre les fleurs et les plantes, généralement par accident lors de leur recherche de nourriture ou d’un abri. Cependant, ce projet soutient plus particulièrement les abeilles sauvages et indigènes, qui sont en grande partie solitaires et nécessitent donc beaucoup plus d’aide pour survivre et prospérer, notamment dans les zones fortement aménagées. »

La clé réside dans l’observation

Ces abeilles, qui nichent principalement sous terre, dans de vieilles souches ou du bois mort, ont besoin de zones non perturbées pour construire leur nid et pondre leurs œufs. L’objectif est de multiplier les possibilités d’habitat naturel pour les abeilles sauvages autour du campus Macdonald et de faire un suivi de leurs populations à l’aide des données recueillies par une application appelée iNaturalist.

« Nous avons choisi cette plateforme parce qu’elle permet à nos étudiants – qui recueilleront des données d’observation sur les insectes dans les habitats de nidification et sur les fleurs – de partager leurs observations sur les organismes vivants qu’ils remarquent », dit Beauregard. « Au fil du temps, le suivi nous permettra de voir comment les ajustements apportés à l’aménagement paysager local peuvent le rendre plus favorable aux pollinisateurs et de mettre en œuvre ces changements. »

Et bien qu’il s’agisse avant tout d’une occasion passionnante de contribuer à la reconstitution de ces populations locales d’insectes essentiels, le projet offre en même temps aux étudiants du campus Macdonald la possibilité de prendre contact avec des étudiants du Collège John Abbott voisin et de leur servir de mentor, ajoute Beauregard. « Je voulais associer le Collège John Abbott, car j’estime que le rapprochement de nos deux communautés autour de notre vision commune de la création d’un campus plus durable est très prometteur. »

Shannon Coulter-Low, conseillère de vie étudiante en durabilité et entrepreneuriat social au Collège John Abbott, est du même avis. « L’initiative permettra aux étudiants de notre cégep d’acquérir une expérience pratique et de participer à la gestion du monde naturel au sein de leur communauté. »

Une entreprise collective

Le projet de pollinisation vise également à sensibiliser les communautés locales au rôle que jouent les abeilles et d’autres pollinisateurs indigènes dans l’environnement. Par ailleurs, il encourage les résidents du secteur à être utiles aux abeilles dans leurs jardins et à ajouter leurs propres observations au projet iNaturalist du campus.

« N’importe qui, sur le campus ou en dehors, peut contribuer à l’application à tout moment. D’ailleurs, nous encourageons les gens à le faire. D’abord, c’est amusant d’apprendre à connaître la nature qui nous entoure, et ensuite cela constitue une précieuse recension des types d’organismes qui y sont présents. On peut ensuite utiliser l’application pour comprendre et documenter les changements d’espèces au fil du temps », souligne Beauregard.

Le projet devrait être lancé à la fin du printemps ou au début de l’été 2021. Des écriteaux éducatifs seront ajoutés aux jardins de pollinisation existants tout au long de l’été. Ils expliqueront comment créer un paysage favorable aux abeilles et indiqueront aux étudiants et autres visiteurs du campus comment faire part de leurs observations au projet du campus Macdonald.

Le projet cherche en ce moment à recruter des étudiants de McGill avec une solide expérience en entomologie pour servir de bénévole auprès des étudiants de John Abbott durant l’initiative. Pour devenir bénévole, veuillez contacter Frieda Beauregard.

Appel pour candidatures aux Prix Diplômés Distingués

Appel à tous les diplômés : l’échéance pour les candidatures aux Prix Diplômés Distingués – le 30 juin

Nous vous invitons à proposer la candidature d’un ancien camarade de classe, ami ou collègue qui s’est distingué par une contribution professionnelle exceptionnelle, un travail d’érudition et/ou son service à la communauté en général. Il existe un prix spécial pour les réalisations et les contributions des jeunes diplômés (jusqu’à 10 ans d’ancienneté). Le formulaire en ligne convivial facilite le processus de nomination.

Nombre de diplômés de Macdonald méritent de recevoir ces prix – proposez quelqu’un dès aujourd’hui!